« Elle est enclose d’une expressivité particulière,

la nature de l’abime se fond dans la lumière.

Ses mystérieux agissements révèlent un exploit remarquable, l’essence même de l’accomplissement.

Son pouvoir d’évocation est plein d’audace.

Désormais l’imperfection est accueilli comme originel et magma primitif. Délivrance. »

VALERIE NUNES

L’imperfection comme lumière : une vision photographique

« Elle est enclose d’une expressivité particulière, la nature de l’abîme se fond dans la lumière… »

Ces quelques lignes sont nées d’un moment suspendu. Un instant où l’objectif ne captait plus simplement la réalité, mais la trace d’une présence invisible. Un souffle. Une émotion brute.

En tant que photographe, je cherche à capter l’indicible. Non pas la perfection figée, mais ce qui palpite dans l’ombre, ce qui échappe à la netteté, au cadrage classique. Mon regard se tourne vers l’imprévisible, l’accident, ce qui dérange parfois, mais touche toujours. Là où la lumière rencontre l’abîme, il y a un frisson de vérité.

Photographier, c’est révéler l’invisible

Chaque cliché, pour moi, est une tentative de révélation. Ce n’est pas tant ce que l’on voit, mais ce que l’on ressent. Un reflet sur une vitre, un visage dans la foule, une texture effleurée par la lumière – tout cela parle, murmure, évoque. Le pouvoir d’évocation est essentiel : il ne décrit pas, il suggère. Et dans cette suggestion naît parfois un exploit silencieux, celui de capter l’essence même d’un instant.

L’audace d’embrasser l’imperfection

Dans mon travail, je n’efface plus les “défauts”. Je ne cherche pas la pureté technique ou la composition parfaite. J’accueille les flous, les sur-expositions, les zones d’ombre. Car dans ces interstices se cache le magma primitif de la création : cette imperfection originelle qui rend une image vraie.

C’est une forme de délivrance : se libérer du cadre, du jugement, du “beau” imposé. Photographier devient alors un acte de confiance, un pas vers l’inconnu. Une audace.

Ma photographie, une quête de sens

Ce poème n’est pas un simple texte : c’est le reflet de ma démarche. Il parle de ce qui m’anime profondément : l’expressivité au-delà du visible, la lumière comme langage, et l’acceptation de ce que l’on ne contrôle pas.

Que vous soyez spectateur ou créateur, j’espère que mes images vous toucheront dans ce lieu-là — entre abîme et lumière, entre fragilité et force. Là où les mots se taisent, mais où l’image parle encore.

DELIVRANCE.